EAU

 

SOMMAIRE :

1. Qualité des eaux : urgence à agir....

2. Alternative pour proteger l'eau

3. Etat des llieux dans les PO

4. Les couts externes de l'agriculture conventionelle

5.La contamination des eaux par les pesticides

6. Préservation de la ressource en eau

7. Synthese : Etat des nappes dans le Roussillon

8. Pollution aux nitrates : la france condamnée ....

9. Pollution de l'eau dans les PO : article Independant mars 2015(  onglet voir presse )

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1. Qualité des eaux : urgence à agir pour notre santé et les écosystèmes

 

La France est la 1ère utilisatrice de pesticides en Europe et la 4ème au monde

 

L’agriculture utilise 95 % des pesticides vendus en France.

 

En 2009, des pesticides ont été détectés dans 91 % des points de suivi de la qualité des eaux superficielles et 59 % des points de suivi pour les eaux souterraines.

 

La situation des eaux françaises est mauvaise :

20ème position européenne en matière de qualité chimique des eaux souterraines.

14ème position européenne en matière de qualité chimique des eaux de surface.

 

Les causes du mauvais état des eaux sont réparties à parts égales entre les pesticides et les nitrates.

 

400 captages sont abandonnés chaque année principalement en raison de pollutions d’origine agricole.

 

 

 2.  « L’agriculture biologique 

          Alternative pour protéger l'eau durablement »

           Extraits du document de la FNAB

 

  3.  Etat des lieux dans les Pyrénées Orientales :

          P O Etat des eaux Agence en 2010

 

 

 4. Les coûts externes de l’agriculture conventionnelle :

 

Le Commissariat général au Développement Durable à publier des chiffres en septembre 2011 sur « les coûts des principales pollutions agricoles en eau* ».

 

Dans les localités polluées par les nitrates et les pesticides « les dépenses transférées par l’agriculture aux ménages… » représentent un surcoût important de la facture d’eau allant jusqu’à 140%.

 

« Les coûts de potabilisation dus à l’agriculture conventionnelle pratiquée dans les aires d’alimentation des captages d’eau potable se situent dans une fourchette de 800 à 2400 euros par ha d’agriculture conventionnelle et par an* ».

Il en ressort que l’élimination d’un kilo de pesticide résiduel trouvé dans l’eau coûte entre 60 000 et 200 000 euro.

 

« Le coût complet du traitement annuel de ces excédents d’agriculture et d’élevage dissous dan l’eau serait supérieur à 54 milliards d’euros par an *».

« Le coût complet de dépollution du stock des eaux souterraines serait supérieur à 522 milliards d’euros* ».

 

Dans son rapport de 2010, la Cour des comptes observe que la politique de traitement des eaux en France s’avère plus onéreuse au mètre cube traité que la prévention et de plus elle n’améliore pas la qualité de la ressource.

 

5. La contamination des eaux par les pesticides 

 

Les normes en vigueur

- pour l’eau potable : 0,1 µg/l par pesticide, 0,5 µg/l pour l’ensemble des pesticides ;
- pour les eaux brutes utilisées pour produire de l’eau potable : 2 µg /l par pesticide, 5 µg/l pour l’ensemble des molécules ;

Référence : Arrêté ministériel du 11 janvier 2007, relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine.

 



6.Préservation de la ressource en eau...

Préservation de la ressource en eau et les captages prioritaires
Le Grenelle de 2009 a publié une liste de 500 captages les plus menacés par les pollutions diffuses, notamment par les pesticides et les nitrates.Il avait fixé à 2012 la réalisation des protections de ces captages.
Devant l'inertie générale, en janvier 2013, les ministres concernés ont adressé une circulaire aux responsables départementaux afin d'assurer la mise en oeuvre effective des plans d'actions.
Ces plans prévoient 3 phases :
1/ identifier les captages
2/ définir des plans et des programmes d'actions adaptés aux contextes locaux du point de
vue social, environnemental et économique.
3/ assurer la mise en oeuvre effective de ces plans et programmes
Dans les P.O : 10 captages prioritaires (9 pesticides et 1 nitrates)Cases de Pène ( Notre dame de Pène) ,  Banyuls sur Mer ( Val Auger ), Estagel (puits Château d'eau ), Latour de France ( P1+P2 Le Bosc ) , Espira ( F4 stade ), Bages ( Milleroles ), Bélesta Cassagnes ( Prise d'eau barrage Agly ),Pollestres( F2 ), Tautavel ( Verdouble ) , Pia ( F4 Garoufe )


Lorsqu'une DUP ( Déclaration d'Utilité Publique ) a été prise à l'échelle d'un captage, trois périmètres réglementaires sont définis :
–périmètre de protection immédiate : acheté et clôturé par la Collectivité, aucune activité n'est autorisée.
–périmètre de protection rapprochée : zone de quelques hectares, en général. Certainesactivités interdites, d'autres réglementées.
–périmètre de protection éloignée : facultatif et de superficie variable. Certaines activités réglementées.
On délimite également l'Aire d'Alimentation du Captage ( AAC ) qui correspond à la surface alimentant toute la nappe ou la rivière sollicitée pour le captage.
Les actions préventives sur l'AAC sont facultatives.
Les périmètres de protection qui relèvent des Collectivités territoriales peuvent être renforcés par l'inscription en tant que réserves à protéger dans les PLU (Plan Local d'Urbanisme) et les SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale).


Les pollutions sont d'origine agricoles, industrielles et non agricoles.
Ces dernières concernent les collectivités locales, les particuliers, les infrastructures autoroutières et ferroviaires.
Tous les acteurs sont confrontés aux choix suivants :
- réduction de la pollution par un changement de pratiques de tous les acteurs
- fermeture du captage et recherche d'une autre source d'approvisionnement
- apport d'eau saine d'un captage voisin pour faire baisser le taux de pesticides. Ces deux dernières solutions sembles difficiles, voire impossibles, dans le cas des pesticides et des nitrates diffus sur la majorité du territoire proche.
- élimination des pesticides par un traitement très coûteux et d'une efficacité partielle.
- distribution d'eau en bouteille par la Mairie, l'eau du robinet ne servant plus de boisson.
Or selon une étude de Que Choisir en 2013 les eaux de source ou minérales ne sont pas exemptes de toute pollution.
Certaines communes en France distribuent déjà des bouteilles d'eau.
Heureusement dans les P.O. beaucoup de Maires concernés par ces captages ont pris conscience de la gravité de la situation et sont en train de mettre en place des alternatives aux pesticides pour l'entretien du domaine public et tentent de sensibiliser la population et les agriculteurs.
D'autre part, dans le département et dans les Fenouillèdes en particulier, de nombreux viticulteurs passent progressivement à la culture bio.
Cas du captage prioritaire de Cases de Pène dans les Fenouillèdes, région des Corbières surtout viticole.
Le Préfet a accordé une dérogation qui autorise encore durant trois ans l'exploitation de ce captage pour l'approvisionnement des habitants.
La Communauté d'Agglomération de Perpignan, qui a la compétence du service eau de cette commune, a commandé une étude approfondie « diagnostic de la pollution par les produits phytosanitaires et élaboration d'un plan d'action » concernant ce captage.
Dans ce document, rédigé par deux bureaux d'études, on constate que parmi les molécules de pesticides recherchés, des années 2004 à 2010, trois dépassent la norme de 0,1 μg/L.
Il s'agit de la
–Terbuthylazine Déséthyl, métabolite de la Terbuthylazine, interdite en juin 2004
–Simazine Hydroxy, métabolite de la Simazine, interdite en septembre 2003.
–Atrazine Déisopropyl, également métabolite de la Simazine.
Les trois sont utilisées comme désherbant pour l'entretien des sols viticoles et en milieu urbain et appartiennent à la famille des Triazines.
Par ailleurs le fait que l'on retrouve encore en 2011 de la Simazine non dégradée témoigne d'une application récente, malgré son interdiction.
On peut cependant espérer que les quantités décelées de la Simazine, de la Terbuthylazine et de leurs métabolites soient amenées à diminuer.
Par contre la situation actuelle pourrait se renouveler avec d'autres molécules plus récentes
utilisées actuellement.


Conclusion de l'étude :
« La quantité totale des pesticides ne montre aucun dépassement au-delà de la norme
des 0,5 μg/L. Cependant sans atteindre cette norme, la ressource en eau est altérée
par les pesticides et ces résultats montrent la nécessité d'un travail sur la reconquête
de la qualité de l'eau. »
Pour les conséquences des pesticides sur la santé se référer à l'étude de l'INSERM de 2013:
Pesticides Effets sur la santé
www.inserm.fr/thematiques/sante-publique/expertises-collectives
–Annexe 2 de l'étude : bilan pesticides et pathologies ( P.141 à 144 )

 

7. Synthese Etat des Nappes dans le Roussillon 

 

Les nappes souterraines du Plio-quaternaires de la Plaine du Roussillon - octobre 2010

 

La Plaine du Roussillon a l'avantage de disposer de ressources en eau relativement importantes, comparées aux autres régions méditerranéennes.

Les eaux superficielles ont des volumes très variables sur l'année. Elle sont majoritairement utilisées pour l'irrigation grâce à un réseau unique en Europe de canaux datant certains du Moyen Age.

Deux ressources souterraines sont identifiées : le karst des Corbières et les nappes du Plio-quaternaire.

Le karst des Corbières est encore peu utilisé . Par contre l'exploitation en constante augmentation des nappes du Plio-quaternaire engendre une vulnérabilité de la ressource.

Ces nappes sont constituées de deux unités aquifères :

  • les nappes du Quaternaire, peu profondes ( 0 à 30 m ) et de faible épaisseur ( 10 à 20 m), en liens forts avec les eaux superficielles et se renouvelant en fonction de celles-ci. Ce sont des nappes libres, faciles à exploiter mais vulnérables aux pollutions. Elles occupent environ 500km2 sur les 900 de la Plaine du Roussillon.

  • les nappes du Pliocène, profondes ( entre 30 et 200 m ), sauf dans certains secteurs où elles affleurent. D'une épaisseur de 100m à Millas jusqu'à 200m en bordure côtière, elles occupent toute la Plaine. Ce sont des nappes captives, recouvertes d'une couche d'argile qui leur confère une bonne protection à l'état naturel. L'objectif est les réserver exclusivement pour l'alimentation en eau potable. Leur renouvellement ne se déroule pas à l'échelle humaine.

Les nappes souterraines du Plio-quaternaire ont été utilisées de façon accrue au cours des XXème et XXI siècles comme une ressource inépuisable. L'amélioration du suivi et des connaissances de ces nappes a permis de déceler des signes de dégradation qui rendent urgente une gestion maîtrisée de leur exploitation.

Devant l'état alarmant de ces ressources souterraines, les responsables institutionnels ont créé en 2008 un Syndicat Mixte pour la protection et la gestion des nappes de la Plaine du Roussillon dont le siège est dans des locaux du Conseil Général. L'objectif poursuivi, avec l'aide de tous les acteurs de l'eau, est la rédaction d'un texte réglementaire appelé SAGE ( Schéma d'Aménagement et de Gestion de l'Eau ). Ce document doit définir des règles de gestion communes pour la préservation de la ressource et son meilleur partage.

 

1/ Etat qualitatif

 

1-1 Sources potentielles de pollution et mécanismes de transferts vers les nappes :

Les eaux souterraines de la P.du R., de très bonne qualité à l'état naturel, sont menacées par différentes sources de pollutions.

Pollutions qui peuvent être, selon la nature de l'activité qui les engendre, d'origines

  • urbaines et domestiques ( rejets d'assainissement, entretien des espaces verts, décharges, etc..) : métaux lourds, pollutions bactériologiques, nitrates, pesticides, etc …

  • agricoles : nitrates, pesticides, etc...

  • liées aux infrastructures (entretien et déversements accidentels ) : hydrocarbures, métaux lourds, pesticides, etc...

  • industrielles : hydrocarbures, solvants chlorés, métaux lourds, produits chimiques divers, etc...

Principaux mécanismes de transferts vers les nappes :

  • lessivage des sols puis infiltrations des eaux polluées vers la nappe peu profonde. Ce genre de pollution touche principalement la nappe du Quaternaire mais aussi celle du Pliocène lorsqu'elle affleure.

  • infiltration des eaux de surface ( rivières, canaux) chargées de substances polluantes.

  • drainance entre les nappes du quaternaire et celles du Pliocène.

  • forages mal réalisés ou abandonnés qui mettent en relation plusieurs nappes. Le nombre de forages a beaucoup augmenté depuis les années 1970. Le Syndicat a recensé 2500 forages privés alors que l'estimation est de 10 000 à 30 000 ouvrages.

 

1-2 les nitrates, les pesticides et les chlorures :

Les différents réseaux de suivi de l'état qualitatif de la ressource mettent en évidence les principales molécules qui posent problème : les nitrates, les pesticides et les chlorures.

  • Les nitrates. Principales sources sont l'agriculture, les serres hors sol en particulier, et les stations d'épuration.

Dans les années 90 les nappes de la P.du R. ont été classées « Zone vulnérable aux nitrates » à cause d'une pollution chronique des nappes du Quaternaire et des pollutions ponctuelles et parfois importantes des nappes du Pliocène.

Sur la base de ces connaissances 26 communes ont été déclarées « zones prioritaires ». Le captage de F4 Garroufe de Pia est particulièrement atteint, l'origine pouvant être liée à l'assainissement domestique local. De même un des forages profonds de Pollestres présente une augmentation préoccupante des nitrates.

La norme environnementale est un taux inférieur à 50mg/l pour l'eau brute de l'alimentation en eau potable. Dans les nappes du Quaternaire en Roussillon on constate que 13% des analyses sont supérieures à 40 mg/l et 25 % sont comprises entre 20mg/l et 40mg/l.

Pour le Pliocène : 3% des ouvrages ont des concentrations supérieures à 40mg/l et 1/5 se situent entre 20mg/l et 40mg/l.

 

  • Les pesticides ou produits phytosanitaires ( herbicides, insecticides, fongicides, etc... )

Actuellement 400 molécules ont été identifiées : soit des molécules 'mères', soit des métabolites issus de leur dégradation dans le milieu au cours du temps. Il en résulte que le recensement des pesticides est en constante évolution, en fonction des molécules mises sur le marché et de l'acquisition des connaissances scientifiques concernant leurs processus de dégradation.

La limite de qualité autorisée est de 0,1µg/l pour une molécule et de 0,5µg/l pour la concentration totale des molécules trouvées.

La présence de pesticides représente des enjeux à la fois environnementaux et sanitaires importants.

Contrairement aux nitrates et aux chlorures l'observation des pesticides est récente.

Actuellement 106 molécules sont recherchées. Un nouveau programme va être mis en oeuvre de 2010 à 2015 par l'Agence de l'eau.

Pour l'instant on sait que les nappes du Quaternaire et du Pliocène sont touchées par la pollution des pesticides.

4 ouvrages sont classés « prioritaires »: à Bages 'le Milleroles', à Espira le 'F4 du stade', à Pia le 'F4 Garoufe', à Pollestres le 'F2'.

Les molécules trouvées sont pour la plupart des désherbants de la famille des triazines ( atrazine, simazine, etc..) interdites depuis 2003 !

A villeneuve de la Raho une molécule différente de dégradation du dichlobénil a été mise en évidence, produit interdit depuis 2010.

En raison du faible recul des recherches, il est difficile de dégager une tendance d'évolution des concentrations en pesticides.

Les trois secteurs les plus touchés : le secteur Agly/Salanque ( famille des triazines ), la vallée de la Têt ( molécules variées avec insecticides comme imidaclopide et fongicides comme oxacidyl ) et le secteur entre Pollestres, Elne et Saint Cyprien, le plus pollué avec surtout des triazines.

En 2015, à l'échéance de la Directive européenne sur le bon état des milieux aquatiques, il est possible que les captages pollués soient fermés.

 

 

  • Les chlorures

L'origine peut être naturelle dans les secteurs proches des anciennes zones humides saumâtres en salanque par exemple. Les forages défectueux près des étangs peuvent mettre en relation les différentes nappes et être la cause de leur contamination.

Le long du littoral on peut craindre la formation d'un biseau salé irréversible qui entraînerait l'abandon des forages d'alimentation d'eau potable dans les régions touchées.. Ainsi on constate qu'au Barcarès en 2008 la nappe profonde est restée 90 jours, en période touristique, au dessous du niveau zéro. La géométrie du réservoir du pliocène l'a préservé du développement d'un biseau salé jusqu'à présent.

 

La corrélation entre les zones de prélèvements importants et les plus polluées met en relief la relation entre les aspects quantitatifs et qualitatifs.

 

2 / État quantitatif

 

Suivis : concernant les nappes du Quaternaire les données acquises pour le moment ne permettent pas de dégager une tendance de fond. Par contre pour celles du Pliocène la tendance pour le long terme est la baisse du niveau, conséquence de prélèvements plus importants que les recharges.

Prélèvements : l'étude de 2003 fait apparaître un total de 80 millions de m3 prélevés dans les nappes Plio-quaternaires. La répartition par types d'usage de cette étude est la suivante en millions de m3 :

Eau potable : 42,8 ; l'industrie : 3,6 ; l'agriculture : 28 dont 5 dans le Pliocène ( ? ) ; usage domestique 6 (? ).

Les estimations des prélèvements de l'agriculture et des usages domestiques sont peu crédibles du fait de nombreux forages non recensés.

Les secteurs les plus sollicités sont la vallée de la Têt et la bordure côtière entre La salanque et Elne.

 

3 / Gestion intégrée des ressources

 

3-1 Quelle est l'évolution des prélèvements ?

On observe les tendances suivantes depuis les années 70 :

  • une démographie croissante en plaine

  • une forte augmentation saisonnière sur le littoral

  • en conséquence des éléments ci-dessus, selon les estimations, le doublement ou le triplement des prélèvements dans le Pliocène

La prise en compte de cette augmentation alarmante des prélèvements dans une gestion intégrée doit permettre de concilier le développement socio-économique et la préservation de la ressource.

Ce qui implique de

  • réguler le partage de l'eau entre les différents usagers

  • réaliser une gestion globale prenant en compte l'ensemble des milieux aquatiques

  • organiser une gestion institutionnalisée et pérenne de ce patrimoine

 

3-2 Les freins à la préservation des ressources

  • une connaissance insuffisante des aquifères des P.O. (géométrie, fonctionnement ), des forages et des volumes prélevés

  • le fait que les mesures de protection des ressources en matière de pollution et d'économie d'eau soient vécues comme une menace à l'égard de l'agriculture et de l'aménagement du territoire

  • le laisser-faire des institutions à l'égard des forages

  • les conflits d'usage : alimentation en eau potable et agriculture

  • le coût de la planification : études, travail administratif, police de l'eau, etc...

 

 

Il semble que la diffusion des connaissances se heurte à des restrictions qui empêchent une sensibilisation générale aux problèmes de l'eau

 

En outre des dilemmes se présentent qui éliminent les solutions simples.

Ainsi si pour les canaux on puise trop dans les cours d'eau on facilite l'irrigation des cultures mais en période d'étiage les rivières sont à sec.

On pense que l'arrosage au goutte à goutte économise l'eau mais cette technique ne réalimente pas les nappes peu profondes, contrairement à l'usage antérieur d'inondation des sillons.

Si on utilise pour l'arrosage des espaces verts les rejets des stations d'épuration, à la condition qu'ils ne soient pas trop pollués, on économise l'eau des nappes mais on aggrave l'étiage des cours d'eau.

 

3-3 Quelles actions urgentes ?

 

3-3-1 Pour un meilleur partage des ressources entre les usagers et la réduction des gaspillages

  • financer une meilleure connaissance des aquifères et de leur fonctionnement

  • réserver le Pliocène pour l'alimentation en eau potable

  • aider les agriculteurs à trouver des ressources de remplacement

  • comptabiliser les volumes utilisés par les communes pour leurs services et leurs espaces verts

  • utiliser les 30 000 m3 annuels de réserve des trois barrages plutôt que de puiser dans les nappes

  • instituer un tarif progressif du m3 d'eau potable au delà de 300m3/an

  • améliorer le rendement de distribution de l'eau potable

 

3-3-2 Pour améliorer l'état qualitatif des ressources

- tendre vers une connaissance exhaustive des forages

- rendre obligatoire la déclaration des forages existants et futurs

  • appliquer la législation sur la protection des périmètres des forages pour l'eau potable

  • aider les agriculteurs à passer en bio sur ces périmètres et ailleurs

  • faire une campagne de sensibilisation sur les dangers de l'usage des pesticides en direction des communes et des particuliers et sur l'intérêt de choisir des plantes adaptées au climat méditerranéen.

  • rendre obligatoire la législation concernant les rejets pollués de certaines professions comme les huiles des garagistes ou des restaurants, les produits des pressings, les contenants des pesticides, etc...

 

En conclusion

 

L'alternative qui se dessine est soit les responsables institutionnels de l'eau agissent en faveur de la gestion intégrée de la ressource, soit la fuite en avant se poursuit et le recours à des ressources extérieures s'imposera. La prise de conscience du problème par les usagers domestiques et leurs interventions auprès des élus peuvent être un stimulant pour les aider à faire le bon choix.

Pour la Région, la solution est le projet de construction d''Aqua Domitia pour amener l'eau du Rhône ( polluée ) dans les P.O..

Il faut savoir que la construction de cet aqueduc et son fonctionnement coûteront très chers. D'autre part, là où il existe, dans le Gard et l'Hérault, 75% des bornes mises à la disposition des agriculteurs ne sont pas utilisées, certainement pour des raisons de coût trop élevé.

Ce projet mis en avant par la Région ne vise-t-il pas surtout à résoudre les problèmes financiers récurrents de la Compagnie du Bas- Rhône- Languedoc aux dépens de tous les usagers et de l'environnement ?

 

A la condition d'avoir le courage de prendre des mesures contraignantes, notre département a un potentiel suffisant de ressources en eau pour répondre à tous les usages. Le karst des Corbières aurait un débit sortant de 3m3/s, soit près de 95millions de m3/an. Le professeur Salvayre affirme qu'il peut fournir un appoint important à l’alimentation en eau potable.et que la décision de son exploitation est politique.

Il n'est pas impossible non plus d'envisager un jour de déclarer l'arrêt des lotissements en plaine du Roussillon pour préserver à la fois les réserves d'eau et de sols agricoles.

 

Source : le Rapport du Syndicat Mixte : « État initial des nappes Plio-quaternaires de la Plaine du Roussillon » – Octobre 2010

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8. Pollution aux nitrates , la France condamnée...

 

www.lemonde.fr/planete/article/2014/09/04/pollution-aux-nitrates-la-france-de-nouveau-condamnee-par-la-justice-europeenne_4481614_3244.html